L'etranger: les notes sur meursault
Meursault n’est que sensibilité, contact avec la nature, mais il est obligé de vivre parmi les hommes. Et il ne parvient pas à « jouer le jeu » social. Ce que la société attend de lui, il ne sait pas le lui donner. Il aurait dû pleurer à l’enterrement de sa mère, ne pas fumer , demander à voir le corps, etc. mais il a fait ce qu’il ressentait l’envie ou la possibilité de faire. C’est cela qui lui sera reproché, et le conduira à la mort. Il n’aurait pas dû aller voir un film de Fernandel le lendemain soir , ni commencer une « liaison irrégulière », comme le lui reprochera l’avocat général. Est-il indif férent ? Ce n’est pas si simple : il apprécie Marie, la trouve « très belle » (II 2), même s’il est incapable de le lui dire. Sa mère, il ne la nomme jamais autrement que « maman », ce qui est un terme d’af fection. Au fond, il aimerait bien donner aux autres ce qu’ils lui demandent, mais il ne sait pas comment faire. À son patron qui s’inquiéte de son absence, il répond assez stupidement « Ce n’est pas de ma faute. » (I 1) À Marie qui lui demande de l’épouser , il répond oui, mais en lui précisant qu’il ne l’aime pas et qu’il aurait répondu la même chose à quelqu’un qui lui aurait demandé dans les mêmes circonstances. Il se prête à toutes les demandes de Raymond, tout en sachant que ce dernier ne vaut pas grand chose. Il ne connaît pas les règles du jeu social, et elles lui semblent sans importance, voire sans valeur : le personnage de Salamano avec son chien est très révélateur de cette absence de signification : il ne cesse d’insulter et maltraiter l'animal, mais dès qu’il l’a perdu, il en reste inconsolable.
His refusal to be