L'europe de l'ouest en construction
Auréolés par leur participation à la victoire sur l'Allemagne et le Japon, les États-Unis profitent d'une industrie très puissante, intacte et regonflée à bloc par les commandes militaires. Ils aident généreusement les pays d'Europe occidentale à se relever par le biais de prêts financiers (le plan Marshall).
Portés par leur dynamisme démographique et leur volonté d'en finir avec les guerres, les Européens de l'Ouest font bon accueil à ces prêts.
À l'initiative de quelques visionnaires issus de la mouvance démocrate-chrétienne, ils ne s'en tiennent pas là et engagent un processus inédit : l'union du continent par la voie pacifique.
La construction européenne après la Seconde Guerre mondiale procède de plusieurs facteurs : 1) la volonté d'en finir une fois pour toutes avec les guerres européennes, 2) le besoin des nations occidentales de s'unir face à la menace soviétique, 3) la crainte des nations européennes de n'être pas de taille à affronter isolément les défis économiques et scientifiques du futur.
Jean Monnet se démarque des idéalistes d'avant-guerre (Victor Hugo, Aristide Briand) qui rêvaient d'une union immédiate des nations européennes. Négociateur pragmatique, il convainc les dirigeants chrétiens-démocrates de l'Europe d'après-guerre de s'engager dans une politique des petits pas.
C'est ainsi que grâce à l'Allemand Konrad Adenauer, à l'Italien Alcide de Gasperi et à lui naissent d'abord la CECA puis la CEE, enfin aujourd'hui l'Union européenne.
II] Les démocraties populaires (1948-1989)
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'Europe est divisée entre les régions occidentales et la Grèce, occupées par les troupes anglo-saxonnes, et les régions centrales, «libérées» du nazisme ou de l'occupation allemande par l'Armée rouge.
Très vite, du fait de la «guerre froide» et de la tension croissante entre les deux «Grands» (États-Unis et URSS), Staline installe des régimes communistes à la tête de tous