L'existencialisme selon sartre
Philosophe, écrivain, journaliste, intellectuel modèle, militant, Jean-Paul Sartre a profondément influencé sa génération et celle qui a suivi. Il fut un maître à penser, un exemple suivi par une bonne partie de la jeunesse d'après-guerre. Se démarquant par le style particulier de son œuvre littéraire et de ses traités philosophiques, Sartre a surtout tenté d'illustrer sa philosophie par ses actions. Ainsi, ses divers engagements sociaux et politiques sont-ils inséparables de sa pensée. Plus que pour tout autre philosophe, il semble requis d’avoir une certaine idée du cheminement biographique du penseur pour prendre toute la mesure de la pensée sartrienne. Ce qui bien entendu ne dispense nullement de la lecture de ses œuvres. Le projet sartrien se développe dans trois horizons : la philosophie, la littérature et la politique. La jeunesse
L'existence de Sartre débute au tout premier jour de l'été de 1905. Quinze mois après la naissance de Jean-Paul, lorsque son père meurt, sa mère se réfugie auprès de sa famille. Pour le petit orphelin, c'est le grand-père maternel, Charles Schweitzer, un homme nostalgique, tourné vers le passé, qui devient l'image du père. Sous l'influence de cet être à la forte personnalité, le jeune Sartre prend goût à la littérature et à l'écriture.
Parce qu'on le trouve laid, parce qu'il est maladroit, parce qu'il ne s'habille pas comme les autres et parce qu'il ne s'amuse pas comme ceux de son âge, donc parce qu'il est différent et qu'il est rejeté, le jeune Sartre se réfugie dans ses jeux imaginaires. L’écrivain témoigne du bonheur qu’il éprouvait à ces jeux, cependant, la prise de conscience de sa laideur et de sa différence fut douloureuse pour le petit Jean-Paul. Au lycée, il connaît enfin une véritable amitié avec Paul Nizan. Partageant leurs découvertes littéraires, ils se soutiennent mutuellement dans leur projet de carrière d'écrivain. Ils découvrent ensemble la philosophie en lisant