L'homme et l'animal

3595 mots 15 pages
Ces deux livres renouvellent la question de nos rapport avec l'animalité. Leurs points de vue me semblent éclairer et compléter ce que j'ai pu avancer sur le rôle du cerveau dans l'ouverture au non-biologique (la distanciation). Nous verrons qu'alors que pour Giorgio Agamben, l'homme est tout entier dans son effort de différenciation de l'animalité (L'homme est un animal qui "se reconnaît ne pas l'être" 46), pour Michel Boccara, et sans contredire à ce processus d'arrachement au monde animal, notre humanité y reste profondément ancrée malgré tout, à travers le mythe ou le chant comme vécus qui nous renvoient au temps jadis où nous étions des animaux comme les autres, avant l'apparition d'un langage humain qui nous a rendu sourd au langage des oiseaux comme à la plupart de nos instincts. Nous verrons qu'il faut y voir le retour dans le langage de notre animalité perdue par le langage.

1. La culture comme négation de la nature Dans son dernier livre Agamben reprend donc la question de notre rapport à notre animalité, non pas comme continuité mais, au contraire, dans l'écart nécessaire à nous constituer comme humains. "Ce n'est pas la conjonction de l'homme et de l'animal qu'il faut penser mais leur séparation" 46. En effet, "l'homme est l'animal qui doit se reconnaître humain pour l'être" 44. Ce qui fait notre humanité c'est la conscience de ce qui nous différencie de l'animal et qu'on peut définir classiquement depuis Pic de la Mirandole par notre "dignité" (qu'Agamben traduit par "rang" et Legendre par "axiome"), c'est-à-dire par une "conscience de soi" qui est liberté et construction de soi. Il ne faut pas considérer cette conscience de soi comme le simple reflet d'une représentation de soi parallèle à la transparence des choses mais tout au contraire comme question, inquiétude, dette, manque de savoir, désir, incomplétude.

Penser c'est "être livré à quelque chose qui se refuse" 100. Henri Laborit définissait lui aussi la pensée comme irritation,

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