L'homme pluriel-lahire
Bernard Lahire,
Nathan, 1998.
Il y a ici quelques notes et documents au sujet de l’ouvrage. Ces derniers peuvent, en partie, palier à la non-lecture de l’ouvrage en cas de contrôle. Bonne lecture.
Première document
La formation en sciences humaines des enseignants est malheureusement trop restreinte pour éviter que ne se développe parfois, dans les salles de profs, une sorte de "sociologie de bazar" qui éloigne encore plus les acteurs de l'éducation de toute compréhension fine des phénomènes sociaux auxquels ils sont confrontés. C'est pourquoi il faut vivement conseiller au moins aux formateurs et autres " leaders d'opinion " dans notre milieu professionnel la lecture d'ouvrages comme celui-ci qui nous ouvre des portes, nous permet de mieux saisir la complexité des actions humaines et combat tous les réductionnismes et toutes les généralisations abusives. D'autant que ce livre de Bernard Lahire, déjà connu pour ses travaux sur l'illettrisme et les pratiques de lecture et d'écriture en milieu populaire est d'un accès aisé (si on excepte peut-être les débats théoriques des dernières pages) et souvent très agréable à lire : les exemples abondent, les métaphores sont souvent très justes, l'exposé des thèses défendues par l'auteur clair et rigoureux.
Sans jamais tomber dans une vaine polémique, B. Lahire s'oppose cependant aux thèses de Bourdieu, abondamment cité dans l'ouvrage, mais souvent remis en cause par un sociologue qui dans un entretien affirme être en fin de compte plus fidèle à l'esprit contestataire de celui qui est (hélas ?) devenu un " maître à penser " que " certains jeunes épigones en désir de fast success ". Pour Lahire, il ne peut y avoir de " théorie " qui expliquerait le réel dans sa totalité. L'acteur est pluriel, on ne peut comprendre l'immense diversité de ses comportements à partir d'un seul éclairage (l'habitus de Bourdieu par exemple). Les expériences sociales sont hétérogènes et l'unicité