L'intelligence territoriale
Introduction.
L’irruption de la mondialisation comme expression analytique explicative des importants bouleversements observés dans le monde depuis quelques décennies, favorise l’émergence de nouveaux concepts qui s’emparent de la vie économique et sociale des organisations, quelles qu’elles soient, et s’efforcent d’en caractériser les dynamiques. On parle ainsi de globalisation, d’autoroutes de l’information, de start-up, d’info-guerre, etc. L’intelligence économique est un de ces concepts, dont l’acception contemporaine remonte à l’ouvrage de Harold Wilensky, Organizationnal intelligence : knowledge and policy in government and industry, paru aux USA à la fin des années 1960, puis popularisée dans l’enseignement de la gestion d’entreprise sous l’impulsion de Porter (1980) et de Freeman (1984).
La définition la plus usitée est celle du Rapport Martre de 1994, Intelligence économique et stratégies des entreprises : « l’intelligence économique peut être définie comme l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation ; de l’information utile aux acteurs économiques. (...) La notion d’intelligence économique implique le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de documentation, de veille (scientifique et technologique, concurrentielle…), de protection du patrimoine concurrentiel, d’influence (…). Ce dépassement résulte de l’intention stratégique et tactique, qui doit présider au pilotage des actions partielles et au succès des actions concertées, ainsi que de l’interaction entre tous les niveaux de l’activité, auxquels s’exerce la fonction d’intelligence économique : depuis la base (interne à l’entreprise) en passant par des niveaux intermédiaires (interprofessionnels, locaux) jusqu ’aux niveaux nationaux (stratégies concertées entre les différents centres de décision), transnationaux (groupes multinationaux) ou internationaux (stratégies