L'école des femmes. molière
La plupart des gens désigne la langue française comme « la langue de Molière ». En effet ce dramaturge, comédien, metteur en scène, régisseur, fut sans doute l’homme de théâtre le plus complet que l’on ait connu. Il donna à la comédie ses lettres de noblesse. Il fut à ce titre un dramaturge classique des plus éminents en ce domaine. Né en 1622 et mort en 1673, Jean-Baptiste Poquelin suit des études dans un collège jésuite avant de se destiner à une carrière d'avocat. Mais sa rencontre avec Madelaine Béjart, une comédienne, et Scaramouche sera décisive à la déroute de ses projets, et ils fondront ensemble l'Illustre Théâtre. Alors devenu à la fois auteur et acteur, on doit à cet artiste du classicisme de nombreuses pièces comiques. Néanmoins, L’école des femmes inaugure une série de « comédies sérieuses » dont le propos n’est plus uniquement le divertissement, mais se conforme au principe du « docere et placere » (instruire en plaisant) : la comédie acquiert une fonction morale, déjà énoncée par Aristote dans sa Poétique. Ainsi le Tartuffe, Dom Juan, etc..., comédies sérieuses, tendront moins au divertissement qu’à la réflexion. L’école des femmes, représentée en 1662, présente un bourgeois qui, par crainte du cocuage, décide d’épouser sa pupille qu’il a fait élever dans l’ignorance. Elle découvrira l’amour avec un jeune homme de son âge, ce qui sera son « école ». Mais au début de la pièce, le barbon (42 ans), et tuteur d’Agnès, Arnolphe, semble parfaitement maîtriser la situation. Au cours de son entretien avec Chrysalde, son ami, il présente Agnès (sans la nommer) à travers un récit (« une narration), vers 123 à 164. Ce récit peut étonner dans la mesure où tout se passe en direct dans la comédie (ou le plus possible). Mais en présentant Agnès à Chrysalde et au spectateur, Arnolphe se présente lui-même sous un jour antipathique.
Un récit (une « narration ») organisé en trois temps insiste sur «