L'écriture ou la vie
Le livre traite de son expérience à Buchenwald et de ses souvenirs d'avant et d'après guerre. A propos du camp, il raconte quelques journées qui l'ont marqué mais évoque surtout les rapports humains et détaille les sensations et les émotions qui l'ont submergé et qu'il ressent encore au moment de la rédaction du livre. Quant aux autres souvenirs, Semprún nous parle de ses lectures, des amitiés qui l'ont forgé et de son cheminement personnel vis-à-vis du souvenir et de l'écriture.
3. Particularité de l'écriture, organisation du récit
• Pas de chronologie mais grande précision dans les dates o L'auteur écrit au fil des idées, les souvenirs sont mêlés o Le récit est organisé de façon thématique (cf titres de chapitres), mais les souvenirs du camp reviennent régulièrement, sont présents tout au long du texte
• Adresse directe : le lecteur se sent concerné (emploi du « je »)
• Références sensorielles : ouïe (Armstrong), odorat (fumée du crématoire), vue (regards)
• Répétitions, insistance, développement de ses idées
• Figures de style : métaphores, paraphrases, analepses, ellipses
• Citations de beaucoup d'écrivains et de poètes : Aragon, Primo Levi, Malraux, Vallejo, …
4. Image du camp
Semprún nous donne une image de Buchenwald très paradoxale. Il est très traumatisé par son expérience au camp : les souvenirs persistent et le hantent. Cependant, les principales scènes qui sont détailées sont des (rares) moments du camp pleins d'humanité passés en compagnie de ses « copains ».
5. Réflexions sur l'identité
Le cheminement personnel de Jorge Semprún s'articule en trois étapes :
• Dans le camp, il cherche d'abord à survivre, c'est-à-dire à échapper à la mort.
Il se rend compte alors qu'il l'a déjà vécue et n'a pu l'éviter.
• De retour à Paris, il veut vivre et oublier la souffrance.
Le souvenir est trop obsédant ; il doit vivre avec.
• Plusieurs années plus tard, il tente de renaître, en conciliant vie et bonheur avec les souvenirs.