L'île des esclaves
L’Île des esclaves est une comédie en un acte de 11 scènes et en prose de Marivaux représentée pour la première fois le lundi 5 mars 1725, à l’Hôtel de Bourgogne par les Comédiens Italiens.Le mélange des genres se retrouve sur tous les plans : les personnages grecs, le naufrage ainsi que le caractère d’Euphrosine tendent vers une tragédie. Mais la pièce est bien une comédie : confusion des sentiments, échanges de pouvoir entre maîtres et valets, enfin l’aspect résolument comique du personnage d’Arlequin. De plus, la pièce se termine sur une reprise du pouvoir par les maîtres et le retour au statut d’esclave de Cléanthis et d’Arlequin ; ce retour à la situation initiale est le propre de la comédie.
Résumé de l’œuvre
La farce
Scène 1 : À la suite d’une fortune de mer, Iphicrate, noble Athénien, et son domestique Arlequin échouent sur une île qui se trouve être le refuge d’anciens esclaves révoltés. En ces lieux, les maîtres sont voués à devenir les serviteurs de leurs anciens laquais. À cette nouvelle, Arlequin se montre insolent, tutoie son seigneur et refuse de lui obéir, tandis qu’Iphicrate se lamente sur son sort et veut punir les écarts de son valet par un coup d’épée.
Scène 2 : Survient Trivelin qui fait désarmer Iphicrate. Le maître des lieux apprend aux nouveaux arrivants quels sont les lois et le projet de l’île. Cette terre est destinée à humaniser les anciens maîtres. En leur faisant revêtir la condition servile, elle leur donne l’occasion de prendre conscience des avanies qu’ils ont fait subir à leur domesticité. Si au bout de la période probatoire de trois ans qui s’ensuit, les nouveaux seigneurs sont contents de leurs valets et servantes, ces derniers sont libérés et retrouvent leurs privilèges.
La “grande comédie”
Scène 3 : Après avoir procédé à l’échange des patronymes pour le couple féminin, Euphrosine l’aristocrate et Cléanthis la servante, Trivelin demande aux jeunes femmes de se livrer à l’épreuve des portraits.