L exercice de l écriture FA
I. Les ateliers d'écriture
Il y a fort à parier que de nombreux animateurs d'ateliers d'écriture,, dont les démarches sont proches des nôtres, se demanderont ce que vient faire un article sur les ateliers d 'écriture dans un numéro sur l'exercice ? N'y a-t-il pas une contradiction de principe entre ces deux dénominations, qui renvoient à deux représentations de l'activité scolaire trèss différentes ? L'atelier d'écriture peut-il d'ailleurs être ramené à une activité "scolaire" ? Certains de ses adeptes ne seront pas loin de voir dans ce rapprochement une provocation, tant les pratiques d'atelier, telles que nous les concevons, proposent justement des activités d'écriture qui sont absentes actuellement de la pratique scolaire courante, absentes également du nécessaire mouvement de réflexion didactique et pédagogique qui depuis quelques années tente de doter notre discipline (le français, les lettres ?) de référentiels d'objectifs, de rationaliser l'apprentissage des notions, des méthodes, et leur évaluation. Dans l'examen de ces divers processus, l'exercice, lui, tient une place de choix, la place parfois la plus gourmande en temps dans l'économie de la classe.
Justement, et bien que conscient des enjeux de ces problématiques cruciales, l'enseignant animateur d'un atelier d'écriture tel que nous le concevons2, choisit délibérément de s'en écarter et propose aux élèves une autre voie pour s'exercer. Car, dans un atelier, 1 'écriture doit être vécue par les participants comme un apprentissage artisanal, un entraînement (à tous les sens du terme), une expérience. Ce ne sont plus des élèves qui constituent le groupe, mais des apprentis, prêts à se frotter à une praxis socialisée ayant pour objectif la maîtrise de la langue, à travers la construction de leur propre langue, à éprouver donc les joies de l'expression, sur le mode littéraire, mais en toute sécurité puisque les enjeux sont clairement définis et que l'évaluation au sens