l'héroïsme d'hier a aujourd'hui
3009 mots
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Le héros est né avec la littérature. Les exploits du héros – qu'ils soient chantés, écrits, gravés ou peints – le font exister et perdurer dans la mémoire humaine. Achille, Alexandre le Grand, Lancelot, Jeanne d’Arc, Napoléon, Jean Moulin, De Gaulle, Che Guevara, James Bond, Gandhi, Nelson Mandela, Jimi Hendrix, Superman... autant de figures qui éclairent la "fabrique du héros" dont la fonction sociale et imaginaire est essentielle : c'est à travers un individu, un acte, une mémoire que se façonne le monde. Ainsi, le héros se caractérise, il surgit lorsque la communauté risque de régresser vers le chaos, a besoin de refaire son unité ou de tenter l’impossible. Non dénué d’ambiguïtés, son statut est toujours paradoxal : dieu pour les hommes mais homme pour les dieux. Oscillant entre le religieux et le laïc, le héros participe de la condition humaine tout en la dépassant. L’étymologie du mot "héros" est obscure mais évoque cette ambivalence du service et du commandement, de celui qui protège et fait la guerre. Le mot grec hêrôs ("chef de guerre" chez Homère, "demi-dieu" chez Hésiode) est passé au latin classique avec le sens de demi-dieu puis d’homme de valeur supérieure. Il n’entre dans la langue écrite française que vers 1370 pour désigner toujours un demi-dieu puis un individu qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire, particulièrement dans le domaine des armes. À l’époque moderne, la polysémie du terme se renforce avec le sens d’homme digne de l’estime publique et de personnage principal d’une œuvre littéraire (1650). D'après André Malraux "Il n'y a pas de héros sans auditoire" ce qui implique qu'un héros le devient si les personnes autour de lui le reconnaissent et le prennent pour modèle.