L Unification De L Allemagne
Le mouvement national a deux sources principales et distinctes. La première, c'est la Révolution française qui véhiculait l'idée du « droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ». Cette idée, la Révolution puis et surtout l'Empire napoléonien l'ont propagée partout en Europe par la force des armes. Par la suite, le sentiment national s'est érigé en réaction à l'Empire (dans les pays autres que la France). Les patriotismes allemands, espagnols et italiens étaient caractérisés par un sentiment anti-français et contre-révolutionnaire.
L'autre origine du sentiment national se trouve dans la redécouverte du passé. Ce mouvement du romantisme naissant se caractérise par la volonté de rechercher les racines profondes spirituelles, intellectuelles d'un peuple.
Ainsi, le nationalisme allemand s'est construit autour de trois éléments ou événements : la religion, la langue, la Révolution française.
C'est à partir de la langue qu'un philosophe comme Herder envisage une nation allemande. En 1769, il constatait que « l'Allemagne n'est […] ni Rome, ni une monarchie, ni une république, mais un chaos sans unité ».
Ce sont les traditions linguistiques qui permettront, dit-il, « la formation d'une nation, la véritable constitution d'un peuple, d'un Volk ». Pour Herder, si l'on en croit l'étude de Louis Dumont, L'Idéologie allemande, « le peuple germain est porteur de la culture chrétienne occidentale ». Ainsi naît une conception très allemande de la nation. Dans un monde germanique sans unité politique ni assise territoriale, va se développer une vision politique de la nation qui, peu à peu, se transformera en conception ethnique pour ne pas dire raciste, fondée sur une communauté de culture qui déviera en une communauté pseudo-raciale.
Le monde germanique a d'abord applaudi la Révolution française : les jeunes étudiants que sont alors Schelling, Hegel, Höderlin, le poète Klopstock, Kant, s'enthousiasment, comme la plupart des intellectuels, devant la