L’europe EMPIRIQUE
IntroduCtion :
Le rejet par la France du Traité instituant à la Communauté européenne de défense (CED) sonne comme un coup d'arrêt à l'intégration européenne. Très vite, les tentatives de relance s'organisent, sous l’impulsion du belge Paul-Henri Spaak, avec la contribution de Jean Monnet. A la suite de la conférence de Messine, les gouvernements des Six ( France, la RFA, l'Italie et les pays du Benelux (la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas) réfléchissent à la mise en place d'un marché commun et d'une communauté européenne de l'énergie atomique. Dans un éditorial intitulé Une Europe empirique, Le Monde se demande ce qu'il adviendra de la mise en œuvre de textes aussi complexes.
Dans une première partie, nous verrons comment s’est articulée la réflexion pour la création d’une nouvelle Europe. Puis dans une seconde partie, nous expliquerons les enjeux et la réalisation concrète pour une base commune.
LA RELANCE DU PROJET EUROPÉEN :
Suite a l'echec de la CED, Jean Monnet, initiateur de la CECA, décide de se saisir du problème. En novembre 1954, il annonce qu'il ne reconduira pas de deuxième mandat à la tête de la Haute Autorité de la CECA, et prefere se consacrer à l'objectif qu'il s'est fixé : remettre le projet européen dans le droit chemin.
Convaincu que la relance européenne viendra d'une mise en commun des capacités européennes en matière de nucléaire civil, il imagine une organisation à part entière. L'Europe, en pleine croissance économique, est à l'époque très soucieuse de ses approvisionnements énergétiques et redoute déjà la pénurie de pétrole. A cette peridoe, l'atome est à la mode, aussi bien en France qu'au aux Etats-Unis : on y voit une source d'énergie inépuisable pour le futur. Cependant, cet engouement est loin d'être partagé par tous. (les partenaires de Paris.)
Reste à donner une impulsion politique à ces projets. Jean Monnet se tourne alors vers Paul-Henri Spaak, ministre belge des