L’immigration en france
L’immigration occupe régulièrement le devant de la scène politique pour donner lieu à des débats passionnés. Mais elle a changé de nature et place la France face à de nouveaux enjeux où la légalité côtoie l’illégalité.
Dès les années 1950, la France connaît des vagues d'immigration provenant non seulement des pays d'Europe mais aussi du Maghreb et d'Afrique noire. En 1974, le Gouvernement suspend l'immigration de salariés, mesure qui favorise l'immigration familiale. Cette immigration est principalement affectée aux travaux des mines, de l'industrie, du bâtiment. Cette immigration est presque entièrement masculine et souvent peu qualifiée: c'est une immigration de masse qui offre sa force de travail.
Le contexte de crise a profondément modifié le regard des français sur cette population immigrée. A la fin des années 1970, l'immigration de seconde génération va se manifester, en dénonçant les discriminations, le chômage et la pauvreté qui les frappent. Il semble que ce constat pour, la troisième et la quatrième génération - les jeunes issus de l'immigration - soit toujours d'actualité.
Catherine Wihtol de Wenden rappelle que cette immigration est motivée par une grande désespérance dans son pays qui caractérise le rêve d'Europe parfois sur-estimé par ces populations migrantes. Ce n'est plus une immigration de travail mais plutôt de désespoir. En outre, l'immigration actuelle essaie par d'autres moyens de rester en Europe notamment en ayant recours au droit d'asile. Mais les demandeurs d'asile sont aujourd'hui souvent déboutés et bien souvent, ils deviennent des clandestins.
Depuis, l'immigration occupe régulièrement le devant de la scène politique pour donner lieu à des débats passionnés. Mais elle a changé de nature et place la France face à de nouveaux enjeux où la légalité côtoie parfois l'illégalité.
Catherine Wihtol de Wenden, politologue, directrice de recherche au CNRS et chercheuse au centre d'étude et