L’écriture poétique peut elle s'inspirer du quotidien
On discutera du propos d’Apollinaire dit la même année, dans sa conférence « L’esprit nouveau et le poète » : « Le moindre fait est pour le poète le postulat, le point de départ d’une immensité inconnue où flambent les feux de joie des significations multiples.
Il n’est pas besoin pour partir à la découverte de choisir à grand renfort de règles, même édictées par le goût, un fait classé comme sublime.
On peut partir d’un fait quotidien : un mouchoir qui tombe peut être pour le poète le levier avec lequel il soulèvera tout un univers. »
On cherchera donc dans quelles mesures l’écriture poétique peut s’inspirer du quotidien et des choses ordinaires.
S’il est vrai que le quotidien est inspiré des problèmes modernes et contemporains de son époque, on remarquera cependant que l’écriture poétique s’éloigne de cette réalité pour aller vers une transfiguration de la vie, ce qui veut donc dire que les appels poétiques de ce quotidien peuvent être à la fois un geste esthétique et moral.
Certes le quotidien est inspiré des problèmes modernes et contemporains de son époque.
La poésie lyrique s’inspire notamment de l’amour et de la mort, et puise ses images dans la nature. Le registre lyrique change à partir du XIXème siècle. Apollinaire dans la citation déclare ainsi que l’inspiration peut se trouver partout, dans « un fait quotidien » par exemple un « mouchoir qui tombe ». Ce mouchoir illustre l’opposition aux muses, inspiration de la poésie du XVIème siècle et donc oppose avec cette dernière (le poète Ronsard par exemple) à celle des poètes du XXème siècle. Enfin Apollinaire coupe sa déclaration en deux par « à grand renfort