Y a t-il eu un genre plus efficace qu'un autre au 18ème siècle ?
Les philosophes des lumières solliciteront de nombreux genres pour transmettre leurs idées. On peut tout d'abord se demander quelles sont ces idées et quelles genres les Lumières utiliseront-ils.
Le "mythe du bon sauvage" est un sujet récurrent chez des auteurs comme Rousseau ou Diderot. En effet, les philosophes du 18ème siècle utilisent ce thème afin de critiquer les récits de voyage, qui se multiplient avec les nombreux voyages autour du monde. Dans Le supplément au voyage de Bougainville paru en 1796, Diderot critique l'image pure et simple des sauvages diffusées par ces récits : des hommes généreux, libres de toute contrainte sociale ou politique, non corrompus par les sciences et la civilisation. Il ne faut pas oublier que le mythe du bon sauvage reste une représentation de l'imaginaire collectif. Diderot décrit le tahitien comme un homme prêt à défendre son peuple et sa liberté "Tu crois donc que le Tahitien ne sait pas défendre sa liberté et mourrir ?", généreux, respectant l'Européen et le considérant comme son égal. Les tahitiens sont un peuple simple, en harmonie avec la nature.