Le degré zéro de l'écriture – Roland BARTHES (1953)
Y a-t-il une écriture poétique ?

Aux temps classiques il y a une grande distinction entre la prose & la poésie.
La différence « n'est pas d'essence », elle est « de quantité » : cela ne porte donc pas atteinte à l'unité du langage.
On a ≠ façons de parler (prose pour une simple conversation, poésie/langage précieux lorsque l'on veut soigner sa façon de parler) → pour autant le langage reste le même et il réfléchit les « catégories éternelles » de l'esprit.

◘ Poésie classique

C'est une variation ornementale de la prose, le fruit d'un art : ce n'est pas un langage ≠ ni le produit d'une sensibilité particulière. Ainsi, poésie = « équation décorative » (allusive ou chargée) d'une prose virtuelle potentielle quand nous nous exprimons.

« Poétique » aux temps classiques : ≠ étendue/épaisseur particulière du sentiment ≠ cohérence/univers séparé

Ainsi, poésie classique = inflexion d'une technique verbale, façon de s'exprimer plus belle qui se différencie de la conversation.

Dans le langage classique, très grande importance de la relation. Les mots deviennent abstrait pour mettre en valeur cette relation. Le mot n'est pas dense, c'est à peine le signe d'une chose, c'est plutôt la voie d'une liaison. Le langage classique témoigne d'une succession d'éléments, d'une densité égale, d'une même pression émotionnelle et d'une absence de signification (en gros, le mot seul ne veut strictement rien dire). Le lexique du langage poétique classique est un lexique d'usage et les images particulières ne font sens qu'en corps (= ensemble) et non isolément.

╚> Fonction du poète classique : ordonner un protocole ancien, parfaire la symétrie d'un rapport. Il s'egit donc d'un art de l'expression et non de l'invention.
Les mots : on s'enchante de la formulation qui les assemble, non de leur puissance singulière ou de leur beauté propre.

◘ Poésie moderne

Commence avec Rimbaud et non