Étude consommation engagé
N° 201 – mars 2007
La consommation engagée s’affirme comme une tendance durable
Franck Delpal, Georges Hatchuel
La montée en puissance des préoccupations éthiques, sociales ou écologiques, est sans conteste l'une des tendances marquantes de la dernière décennie dans la sphère de la consommation. Le succès de l'agriculture biologique, ou celui du commerce équitable, constituent les preuves tangibles que les consommateurs sont aujourd’hui de plus en plus attentifs au comportement des entreprises et aux modalités de fabrication des produits qu'ils achètent. Mais quelle est l’ampleur réelle de ce phénomène en France ? Comment a-t-il évolué ces dernières années ? Une enquête réalisée par le CRÉDOC vient compléter et actualiser une première investigation menée en 2002. Elle montre qu’il y a, dans le domaine, un écart certain entre les discours, volontiers généreux et altruistes, et les pratiques réelles de consommation. Toutefois, cette enquête confirme qu’en quatre ans, même si elle est encore l’apanage des groupes les plus favorisés, la consommation citoyenne a renforcé son assise dans la population et semble plus s’apparenter à une tendance durable qu’à une mode passagère.
70 Oui, souvent 60 50 40 30 20 10 0
Une forte sensibilité aux valeurs citoyennes
La sensibilité des Français à la « consommation engagée » est relativement affirmée : 44 % déclarent tenir compte, lors de leur achats, des engagements que prennent les entreprises en matière de « citoyenneté » : ne pas recourir au travail des enfants, ne pas faire souffrir d'animaux, ne pas polluer… Cette attention au comportement des firmes a progressé de 6 points depuis 2002. Toutefois, elle ne s'est pas propagée à la même vitesse dans toutes les franges de la société : elle a gagné 15 points chez les jeunes, tandis qu'elle en perdait 5 chez les personnes de plus de 70 ans. D’une façon générale, ce sont
les individus les plus « aisés » (cadres, diplômés du supérieur, titulaires des