Enfance

par

La fascination du langage

         Digne membre du nouveau roman, Nathalie Sarraute offre une œuvre autobiographique qui ne se centre pas seulement sur son moi passé, mais qui réfléchit sur l’acte même d’écrire, sur la langue utilisée. Les mots sont ainsi traités sur deux modes distincts : ce sont des outils de l’auteure pour évoquer un réel disparu, mais aussi des phonèmes qui résonnent dans ses souvenirs, qui transpercent le temps pour venir à nouveau éclater aux oreilles du lecteur.

 

A/ Le pouvoir évocateur des mots

 

         Fille d’une Russe et d’un Français, Nathalie Sarraute est dès le plus jeune âge plongée dans une atmosphère où les mots résonnent différemment, où les langues se mêlent. Elle évoque une nourrice allemande, chargée de ne lui parler qu’en allemand, pratique courante en ce début de siècle : ce contact avec une langue étrangère, l’appropriation par une petite fille de mots inhabituels devient le début d’une rêverie sur les mots, leurs sens, leur profondeur sémantique et affective.

« “Ich werde es zerreissen.” “Je vais le déchirer”… je vous avertis, je vais franchir le pas, sauter hors de ce

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