Le Bachelier

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La description de la misère dans Le Bachelier

Jacques Vingtras connaît la misère qui « en sa tenaille fait saigner ses flancs amaigris » (in La Canaille, chanson d’époque). Jules Vallès n’en donne pas une description lyrique ou plaisante, comme Murger dans Scènes de la vie de bohème. Au contraire, il décrit tout – les sordides logis où l’on ne peut se tenir debout et à peine couché : « Je suis forcé de recroqueviller mes doigts quand je veux être de tout mon long » ; les repas ignobles : « J’adore les têtes de poisson ! » déclare Jacques à un propriétaire. Il y a aussi la chasse aux vêtements, car on n’a qu’un seul habit convenable : « J’ai un vieil habit noir ! – Il n’y aura qu’à mettre un peu d’encre sur les capsules des boutons » – encore est-il rapiécé de toutes parts, et Jacques a encore « des souliers à gueule de poisson mort. » Le lecteur a le cœur serré en lisant la description de ces conditions de vie sordides.

         Il est donc remarquable que Vallès-Vingtras ne s’apitoie jamais sur son sort, mais au contraire montre un détachement plein d’humour qui rend supportable la description de cette épouvantable pauvreté. Ajoutons

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