Le Collier de griffes

par

Conclusion

Malgré le disparate du recueil, on retrouve donc largement le Charles Cros du Coffret de santal, dont le projet faustien, opposé au vil commerce des hommes, des gens sensés accordés à la prose du monde, est de saisir l’instant, lui conserver sa chaleur, son épaisseur, résister au temps qui fuit. Et le poète qui déteste son temps de se figurer à la fois pudique, retranché, blessé, hanté par ses échecs, sa pauvreté, ses désillusions, sujet d’un guignon tout baudelairien ; mais aussi hautain, plein d’orgueil, souverain parmi les ânes et les brutes. Contre la vieillerie poétique des diverses écoles qui pullulent en cette fin de siècle, contre la solennité, le compassé, les rigidités du Parnasse, le poète Charles Cros veut retrouver une voix première, capable de révéler l’essentiel sous le vernis matérialiste du temps, et ne s’interdisant pas l’humour, le trait burlesque, le décalage. On ne sait exactement ce qu’a lu Cros de Rimbaud, mais il apparaît clair, à le lire, qu’il fait partie de ces voyants que le poète de Charleville voulait voir peupler la poésie. Et Charles Cros, comme son

Inscrivez-vous pour trouver des dissertations sur Conclusion >