Le Théâtre et son double

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LE THÉÂTRE ET LA PESTE

Antonin Artaud introduit sa réflexion par une anecdote : le vice-roi de Sardaigne fait un rêve, quelques jours avant l'explosion de la peste bubonique à Marseille en 1720, rêve où une épidémie de cette maladie détruit toutes les structures de la société : « Il assiste à toutes les déroutes de la morale, à toutes les débâcles de la psychologie ». Il fait virer de bord un bateau qui arrive au port, bateau qui apporte la peste orientale dans les foyers de Marseille quelques semaines plus tard.

Cette histoire appelle plusieurs commentaires : tout d'abord, la peste n'agit pas forcément par contact, mais réveille des virus, par exemple. À la suite de cet exemple s'ensuivent de nombreux autres ainsi que des descriptions des symptômes et horribles de la maladie. Artaud dégage de ces histoires une constance étonnante : « pourquoi toutes les grandes pestes ont, avec ou sans virus, une durée de cinq mois, après laquelle leur virulence s'abaisse. » L'auteur appelle donc à dégager la "physionomie spirituelle" du mal qui ronge les âmes et les consciences. Il s'achemine vers une conception psychologique de la peste, qui irait de pair avec une

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