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Toutes les opérations économiques nous confrontent à l’usage de la monnaie. En tant qu’instrument de paiement, elle fait partie de l’expérience quotidienne de chaque individu. La détention de monnaie permet de participer aux échanges du marché, en cela elle est un signe l’intégration de l’individu à la société. L’absence ou le manque d’argent est révélateur de l’exclusion. Les signes monétaires contiennent une référence à un territoire, ils révèlent l’origine nationale du détenteur. L’usage d’un signe monétaire sur un territoire unifie le règlement des échanges. La monnaie est une référence commune et en principe stable ; en changer la valeur perturbe l’évaluation des objets et des services. D’emblée la monnaie est un objet social qui autorise tous les actes liés à la création de richesse et à l’échange.
Elle est l’un des fondements de l’économie de marché.
Définir la monnaie précisément est difficile : faut-il s’intéresser à la forme qu’elle revêt ? aux services qu’elle rend ? aux conditions de son efficacité ? à l’administration de sa création ?
On comprendra aisément qu’une définition fonctionnelle de la monnaie est réductrice. Elle masque les conditions sociales de sa production et de son usage. La monnaie permet de comparer toutes choses, ce qui confère à la contrainte de « valeur » une importance primordiale.
La généralisation des échanges opérée dans le cadre capitaliste dès le XXe siècle en Grande-Bretagne contraint tous les individus à l’usage de la monnaie. Les banques procurent dès lors un service particulier de mise à disposition – notamment par le crédit –, de conservation et de placement. Les banques commerciales ont besoin d’une monnaie incontestable pour régler leurs obligations réciproques. La banque centrale émerge alors, disposant d’un monopole d’émission sur un territoire. Son action devient régulatrice. L’inflation témoigne de la plus ou moins grande efficacité de la politique monétaire.
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MONNAIE ET POLITIQUES MONÉTAIRES
La liaison