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A l’heure où le développement durable focalise toutes les attentions, l’éthique n’apparaît pas elle sous le feu des projecteurs. Guy Elien, Senior Partner chez Clarans et ancien patron des Achats de Suez Environnement, revient sur ce décalage entre deux notions qui sont selon lui indissociables.
On parle beaucoup aujourd’hui de développement durable dans l’univers des Achats, beaucoup moins d’éthique ? Pour quelles raisons ?
D’abord parce qu’on a souvent du mal à les concilier et à considérer que l’un n’ira pas sans l’autre. Les deux ont pourtant trait à une même dynamique qui est celle du développement et de la préservation des ressources naturelles et des grands équilibres sociétaux de notre planète. Je pense pour ma part qu’on ne peut pas avoir de développement durable sans une éthique personnelle et globale soutenue. A contrario, on ne peut pas non plus prétendre faire de l’éthique sans avoir une pensée émue pour le développement durable. La seconde grande raison, est que le développement durable est aujourd’hui au cœur de toutes les discussions dans les forums internationaux, sur Internet, dans les entreprises, à l’ONU…, alors que l’éthique est un sujet sous-jacent considéré comme moins sexy parce que moins facilement matérialisable. Elle a en effet trait à l’individu et à sa conscience personnelle qu’on ne sait pas toujours très bien exprimer. D’autant que l’éthique personnelle se révèle souvent à géométrie variable. Alors quand il s’agit de définir ce que doit être l’éthique d’un groupe ou d’une communauté, on ouvre les portes à toutes sortes de discussions et de polémiques. On voit bien dans les entreprises que c’est un sujet important, qui intéresse tout le monde, mais sur lequel personne ne s’avise de prendre d’engagements et de véritables responsabilités.
Que recouvre le vocable éthique dans l’univers des Achats ?
L’éthique est d’abord une histoire