D’autre part, n’est pas écrivain qui veut. En effet, les auteurs sont habituellement – sauf exceptions – des hommes érudits et cultivés. De ce fait, en écrivant, ils mettent en pratique leur culture, ainsi que leur savoir pour participer activement aux débats d’idées. Ainsi, lest écrits Hugoliens en sont la parfaite preuve. D’abord auteur et écrivain, poète et dramaturge à ses heures perdues, Hugo était avant tout un féru de politique, allant même jusqu’à s’exiler pour défendre ses idéaux. Il est auteur de plusieurs pamphlets politiques. De plus, ses pièces aussi sont quasiment toutes porteuses d’idées politiques suscitant la polémiques et, enfin, ses romans sont pour une grande majorité à visée critique, le meilleur exemple étant L’Homme qui rit, dans lequel, à travers le personnage de Gwynplaine et ses nombreux réquisitoires contre la pauvreté, en particulier lors de son discours à la Chambre des Lords. C’est là que l’on voit que l’art d’écrire est au service de la visée politique de ses écrits.
Nous avons donc mis en exergue le rôle de l’écrivain dans les débats d’idées en démontrant la légitimité de son implication et de quels moyens il use pour y parvenir : son talent d’écrivain, sa notoriété, ainsi que sa culture. Maintenant, nous allons interroger quant à l’efficacité de la littérature à des fins de conviction ainsi que de persuasion. Proposons-nous de faire un voyage dans le temps et de remonter jusqu’aux temps mythologiques de l’Antiquité. A cette époque, la littérature n’en était à peine qu’à ses prémisses. Et pourtant, elle constituait déjà un moyen indirect pour éduquer moralement et politiquement. L’ancrage depuis des temps immémoriaux dans la littérature montre bien le rôle doublement millénaire qu’elle joue dans les débats d’idées. A l’Antiquité, bien que la rhétorique et l’éloquence orale étaient privilégiés, certains érudits, tels que le fabuliste Esope, écrivaient des fables pour transmettre leurs idées et leurs morales. D’autre part, la