Abaye dans la forêt
Justement, quelqu’un s’approcha de moi. Avant même que j’ai pu ouvrir la bouche, il me souffla : « Fais attention à toi cette nuit… ». Et il disparut dans la foule, tel un fantôme. Je cherchai à le retrouver. En vain. Je ne risquais pas de le revoir, avec tous ces promeneurs qui s’ameutaient, en faisant un brouhaha énorme, autour d’un marchand de glaces qui venait d’ouvrir son stand.
« Étrange… », murmurai-je pour moi-même.
Je m’assis sur un banc que le soleil avait délicieusement réchauffé. Une foule de questions se bousculèrent dans ma tête, comme un essaim d’abeilles, à propos de ce mystérieux personnage.
Plus d’une heure passa de cette manière et je n’arrivais toujours pas à en tirer de conclusion. Je décidai de rentrer chez moi.
La tombée de la nuit arriva enfin et j’étais de plus en plus inquiet. J’avais passé le reste de la journée à réfléchir au sujet de cet étrange évènement, sans aboutir à une solution concrète, mis à part le fait que l’homme soit fou. Je dînai en silence, anxieux, et j’allai me coucher.
Il me fallut beaucoup de temps pour m’endormir, l’inquiétude me ravageant l’esprit.
Je m’assoupis finalement. Une spirale multicolore me happa alors et je me retrouvai, quelques secondes plus tard, étendu dans de la neige épaisse et dure.
Je me situais dans une forêt d’arbres morts que je ne connaissais pas. On aurait dit des squelettes tant ils étaient décharnés, inanimés, dépourvus de vie. Un chemin se dessinait devant moi, et puisque je n’avais rien d’autre à faire, je l’empruntai.
J’aboutis finalement à une clairière, étonnement balayée par un vent glacial, soulevant de la neige au passage et formant un brouillard épouvantable.
Des troncs et des branches d’arbres dénudées de feuilles gisaient au sol comme des cadavres ayant rendu