Abbon de fleury canones
Abbon de Fleury est considéré comme un intellectuel du Xème siècle. Naît en 945 dans l’Orléanais, il étudie à Fleury, puis Paris et enfin Reims et en 988, il est élu abbé de Fleury sur Loire. Quoique d’accord avec l’idée de suprématie du pontife romain sur l’ensemble des églises, il reconnaît et soutient cependant, dans le texte « canones », la souveraineté royale et particulièrement son caractère sacré. La particularité de ce texte tient à sa date, entre 987 et 997, qui coïncide avec le début de la dynastie capétienne. En fait, l’année 987 est marquée par l’élection d’Hugues Capet au titre de roi des Francs. Bien que ce fut considéré à l’époque comme une élection banale, c’est en fait, du point de vue des historiens, un événement majeur qui marque le début des grands changements de la royauté. En effet, à cette époque, la royauté est affaiblie et n’exerce ses prérogative que sur un domaine restreint : le roi est un seigneur parmi les seigneur et ne se différencie des autres seigneurs que du fait de son sacre. La supériorité du roi n’est que théorique et les prérogatives de fonctions publiques sont exercées par les seigneurs sur leur territoire. Ainsi, le roi n’a pas de pouvoir effectif sur l’ensemble du royaume et l’élection d’Hugues Capet, principalement désigné par les grands du royaume parce qu’il apparaissait comme quelqu’un qui n’était pas d’envergure à gêner, est perçue par ses contemporains comme une élection parmi tant d’autres. Cependant, son règne marque le début de nombreuses mutations du pouvoir royal à commencer par l’affirmation progressive, quoique pas imposées sans quelques difficultés, de la souveraineté des fonctions royales. Ceci peut paraître anodin mais c’est le fondement d’une politique particulière qui est exposée par Abbon de Fleury dans ce texte. En effet, ce dernier développe « la fonction de roi » et « la fidélité due au roi » et semble réaffirmer la royauté à un moment