Acte iii, chap15, beaumarchais
Introduction :
Marceline, qui a la ferme intention d'épouser Figaro, s'est heurté au refus de ce dernier. Elle lui intente donc un procès, qui fera l'objet de toute la scène 15. Bartholo et le comte soutiennent Marceline. Bartholo sera son avocat, tandis que Figaro va assurer seul sa défense. Le jeu des acteurs et les ressorts comiques de la scène permettent à Beaumarchais d'y glisser une critique acide du système judiciaire, avec lequel il a eu d'épineux rapports (multiples procès, dont certains perdus, qui l'ont ruiné).
I) Le théâtre dans le théâtre
A. Les acteurs et les phases de la scène
- Les acteurs : les autres juges qui assistent Brid'oison ne s'expriment jamais et ne font qu'approuver en silence les paroles de Figaro.
Le comte siège au centre de la pièce « dans un grand fauteuil », et officie en réalité comme seul juge, privant ainsi les professionnels de leurs prérogatives : Brid'oison est « sur une chaise à côté » et les autres juges « sur une banquette ».
L'huissier n'est pas nommé. Les didascalies indiquent qu'il « glapit » en permanence, il ne fait que réclamer le silence à plusieurs reprises mais ses interventions posent le climat de la salle : on en déduit qu'elle doit être très bruyante. Lui-même agité, son rôle consiste à accélérer le rythme de la pièce et en augmente la tension.
Le greffier, nommé « double-main » (la main = le rôle du greffier, qui est de constituer le dossier examiné, est double = il est faux, et outrepasse ses fonctions en prenant parti contre Figaro), il a une responsabilité capitale dans la teneur dramaturgique de la scène. C'est lui qui lit les textes, et sa lecture porte à confusion, se prête à contestation. Il est clairement partial et se prononce contre Figaro : « En voilà beaucoup d'inutiles, car vous n'êtes pas demandeur, et n'avez que la défense. » C'est le secrétaire du procureur, Brid'oison.
Brid'oison, le juge qui a écouté les plaintes de