Adaptation d'un manuscrit médiéval - Merlin de Robert de Boron
Les grands textes médiévaux sont aujourd’hui à la source d’un savoir commun, que peu de personnes identifient comme provenant d’une littérature spécifique. Si la grande majorité connaît par exemple le roi Arthur et les aventures des chevaliers de la Table Ronde, combien en effet peuvent les rattacher aux oeuvres de Chrétien de Troyes ? La culture populaire s’est emparée de ces écrits, qui ont été la source de toutes les réinterprétations. Il nous suffit en ce sens de penser à la série télévisée Kaamelott ou encore au dessin animé de Walt Disney Merlin L’Enchanteur. L’édition actuelle s’est justement emparée de ces grands récits et de leurs illustres personnages afin d’en présenter les origines. Perceval n’est pas l’idiot présenté dans Kaamelott, mais le gardien du Graal (Robert de Boron, Perceval), Arthur est le fruit d’un viol (Robert de Boron, Merlin) et Merlin n’est pas simplement ““un vieillard “enchanteur”, drôle et farceur que vous pensez déjà connaître par coeur” (De Boron R., Merlin, (Anne Berthelot), Gallimard, coll. “La bibliothèque”, 2005). Le personnage est en effet ambigu, fils naturel du Diable et adoptif de Dieu, prophète et magicien, enfant et vieillard, il est l’un “des personnages de la littérature médiévale qui parlent encore à l’imagination de nos contemporains » (De Boron R., Merlin, (Alexandre Micha), GF-Flammarion, 1994, p. 7), présenté dans le roman du XIIIe siècle de Robert de Boron, Merlin.
Mais l’édition d’un texte médiéval n’est pas aussi aisée qu’elle n’y paraît, même lorsqu’il s’agit de présenter un personnage aussi connu et accrocheur que celui de Merlin. Elle suppose à la fois de transcrire un texte écrit sur un support et dans une langue qui ne sont plus d’actualité et de rendre compte d’une époque dont la société actuelle est temporellement et culturellement très éloignée. Le texte de Robert de Boron doit-il alors être pensé comme un document historique ou comme un texte littéraire ? Dans la multitude de