Victor Hugo, grand poète du XIXème siècle et acteur du mouvement romantique, s'applique a respecter les contraintes qu'implique ce mouvement. Comme par exemple dans l'incipit à commenter, celui du roman Les Misérables un des plus grands romans d'Hugo publié en 1862. En commençant par donner beaucoup d'informations au lecteur, l'auteur met en place un cadre spatio-temporel pour donner une fonction informative à l'incipit et placer le lecteur dans de bonnes conditions de lecture. Mais en quoi cet incipit romanesque est il traditionnel ? Nous verrons tout d'abord comment Hugo respecte les contraintes du genre et enfin comment l'histoire mis en place par le narrateur incite le lecteur a poursuivre sa lecture.

Premièrement l'auteur place le contexte du roman en deux phrases « En 1815, M. Charles-Francois-Bienvenu Myriel était évêque de Digne . C'était un vieillard d'environ soixante-quinze ans ; il occupait le siège de Digne depuis 1806. » qui sont séparés typographiquement du reste du texte. Il donne toutes les informations nécessaires au lecteur pour la compréhension du texte dans ces deux phrases simples. Il présente vaguement un personnage dont il parlera plus en détails dans la suite du texte. La personne qui lit le roman a connaissance de l'époque où se déroule l'action c'est à dire « En 1815 » (l.1), du personnage dont il est question , « M. Charles-Francois-Bienvenu Myriel », et du lieu, en l’occurrence, « Digne ». Il utilise une analepse, pour expliquer la vie antérieure du personnage, il parle de 1815 au début dans la phrase introductrice et évoque ensuite « La révolution » de 1789 et la Terreur de « 1789 » pour faire comprendre au lecteur le cadre temporel utilisé. Cet incipit a donc bien une fonction informative classique.
De plus un incipit est censé inciter le lecteur à poursuivre le roman, ici cette fonction est très bien respectée. Le narrateur laisse des zones d'ombres, étant donné qu'il y a une ellipse, en effet on ne sait pas ce qu'il s'est passé