Admonitio generalis
1/ Le modèle biblique du Christ appliqué aux clercs
Le capitulaire carolingien s’applique à œuvrer à l’éloge des clercs, dans la mesure où ce furent les premiers à jouir du pouvoir délégué par le Christ. Ce capitulaire définit ainsi les membres du clergé carolingien à l’aide d’un vocabulaire évangéliste, dans le but d’effectuer un parallélisme marquant entre la mission des ecclésiastiques francs et celle de la divinité chrétienne (ligne 13 : ô pasteur des Eglises du Christ et guide de son troupeau ainsi que flambeau les plus brillant du monde). La mission du clergé carolingien, en l’occurrence consiste à guider la communauté présidée par charlemagne : (ligne 15 : de conduire le peuple de Dieu au pâturage de la vie éternelle, et de vous évertuer à ramener, sur vos épaules, les brebis égarées).
Nous pouvons cependant ajouter que ce modèle biblique se trouve toutefois bouleversé par la prédominance religieuse de Charlemagne. Nous sommes en mesure de relever de nombreux verbes conjugués à l’impératif (ligne 102 : exhortez-les avec chaleur), témoignage le plus éloquent de la présence d’une supériorité hiérarchique dont bénéficie le roi par rapport au clergé. En redéfinissant le statut bien précis des clercs, et en modifiant la loi franque, Charlemagne devient supérieur à l’autorité ecclésiastique chrétienne, situation dénotant une rupture avec la continuité. Charlemagne, en s’émancipant de leur influence, prend l’ascendant sur eux en publiant l’ admonitio generalis.
2/Un parallélisme important avec l’ œuvre du roi Josias
Dans le but de justifier à la fois la rédaction et l’application de ce capitulaire, Charlemagne œuvre à une assimilation évidente entre sa personne et celle d’ un roi biblique. Ainsi, tout en se défendant d’égaler ce dernier en matière de perfection (ligne 32 : non pas pour me comparer à sa sainteté), le roi carolingien affirme avoir découvert, dans l’ouvrage intitulé le livre des rois, l’œuvre