Adolphe de benjamin constant
Introduction
En France, après les événements de 1789, et plus encore après la chute de Napoléon, toute une génération de jeunes gens se trouve contrainte d’abandonner ses rêves de changement politique et manifeste son dégoût de la société réactionnaire de la Restauration, puis de celle bourgeoise de la monarchie de Juillet et de la IIe République. Jusqu’à la Révolution de 1848, la littérature française est dominée par le romantisme, mouvement de pensée d’envergure européenne, qui touche à des domaines aussi variés que les arts, la littérature, la philosophie, l’histoire, la critique, etc. Entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle apparaissent les « romanciers du moi », c’est l’âge d’or de la prose et plus précisément du roman autobiographique ou personnel, des mémoires, des confessions, des journaux intimes, etc. Ces romanciers s’attèlent à décrire les émotions et les passions de l’homme. Le travail de la raison est critiqué, et les romanciers prônent l’exaltation des sentiments. Les romans de l’époque répondent tous à la même exigence, celle de montrer l’homme intérieurement, c’est-à-dire de décrire l’expérience individuelle dans ce qu’elle a de plus particulier. On assiste à une véritable célébration de l’individualité et de la liberté, une exaltation du sentiment et de la passion, un fort engagement politique et en même temps une tentation toujours plus grande de la solitude. C’est la singularité qui est mise en avant au détriment de l’universalité. L’individu est mis au centre de la société et la littérature romantique traduit le malaise de l’individu dans la société, son repli sur soi, sa mélancolie. La littérature romantique sera celle d’une mise à nu de soi et d’un véritable culte du moi, mais d’un moi souffrant, dans le prolongement des écrits rousseauistes dont le but était déjà celui de se découvrir afin de se connaitre soi-même.
Mais le romantisme français est nettement précédé et