Aide médico-professionnelle
Valérie LANSIAUX1 Institut Régional du Travail Social (IRTS) Nord Pas-de-Calais
Traditionnellement, le métier d’aide médico psychologique (AMP) s’est construit autour de l’accompagnement des personnes les plus fragilisées que notre société accueille en institution. Sa proximité originelle avec des métiers issus du champ médical (aidesoignant) puis du champ de l’éducatif (moniteur-éducateur) ont rendu et rendent aujourd’hui encore particulièrement difficile l’identification par les institutions et les professionnels eux-mêmes, à une mission spécifique et reconnue. Quotidiennement tiraillé entre un impératif d’actes à réaliser et d’objectifs à atteindre, l’AMP se retrouve trop souvent encore à se «bricoler» une professionnalité au milieu des contradictions émanant de leur(s) hiérarchies éducatives et/ou soignante. La nouvelle réforme de formation des AMP vise d’une part à la stabilisation au niveau national d’un savoir commun et, d’autre part, à officialiser la reconnaissance par l’Etat, de ce métier. Or, le décret du 2 Mars 2006 qui transforme le CAFAMP (Certificat d’Aptitude aux Fonctions d’AMP) en diplôme d’Etat risque d’accentuer et d’étendre l’ambivalence déjà existante. Cette nouvelle réglementation risque de brouiller les cartes d’un dispositif de métiers déjà fragilisés par une similarité d’interventions ; elle interroge la reconfiguration de repères identitaires et des territoires de compétences déjà fragiles de ce métier et encourage, par un «effet poussoir» la mise en concurrence entre métiers du social (AVS, ME, ES). L’élaboration d’un référentiel de formation basé sur une formalisation des compétences professionnelles liées à l’AMP aurait dû contribuer à clarifier la spécificité du métier. Pourtant, loin d’apporter des éléments d’information éclairant cette spécificité, la formalisation de l’ensemble des savoirs spécifiques à mobiliser et