Alain bosquet
A l’heure d’Internet et des prouesses techniques de toutes sortes, écrire ou lire des poèmes peut sembler une activité dérisoire. Le poète est ainsi souvent perçu comme un rêveur, coupé du monde et des réalités. La poésie moderne serait devenue incompréhensible pour le plus grand nombre. Ces griefs ne sont pas nouveaux : au XVIIIème siècle Voltaire s’interrogeait déjà sur la place de la poésie dans la société. Le sonnet que nous allons étudier « Défense du poète » est tiré d’un recueil (florilège) de poésie du XX ème siècle « Sonnets pour une fin de siècle » d’Alain Bosquet.
Nous verrons dans une première partie comment le poème fait ressortir l’idée d’un monde noir, nous étudierons ensuite le fait que le poète veut fuir ce monde en se créant un univers idéaliste grâce à la poésie et enfin nous montrerons qu’il fait un véritable plaidoyer pour les poètes.
I La description d’un monde noir
La poésie, après 1945, connaît une diversification extrême. La poésie devient plus humble, mais non moins exigeante. Elle s’interroge sur le langage, cet outil de communication si naturel et pourtant si étrange. Elle cherche à dire le monde, à l’atteindre et l’exprimer dans sa réalité objective ou bien à définir le rapport de l’homme au monde.
Originellement, la poésie fut un outil favorisant la transmission des connaissances : elle fut à ce titre « la mémoire des peuples ». Elle les a guidés également en définissant des idéaux. Dans le sonnet Défense du poète d’Alain Bosquet on remarque une critique de la société. Le poète se positionne comme un poète voyant. Ainsi la justice ne serait pas juste et enverrait à la mort des innocents comme le montre la comparaison vers2 « comme devant la mise à mort d’un innocent ». De plus elle serait corrompue et personne n’oserait contredire ses décisions comme le montre la question rhétorique vers 1,2,3 « est-ce une trahison, comme devant la mise à mort d’un innocent On