alchimie et paracelsisme en France à la fin de la Renaissance
Didier Kahn, spécialiste de l'histoire de l'alchimie, chargé de recherche au CNRS nous livre au travers d'Alchimie et Paracelsisme en France le premier volume d'une étude en trois tomes (version remaniée de sa thèse de doctorat de 1998 à Paris IV Sorbonne). Dans cet ouvrage minutieux de 806 pages, l'auteur tente de montrer qu'alchimie et paracelsisme sont liés aux préoccupations de leur temps et ont participé à façonner l'esprit de toute une époque en France et en Europe.
Comme l'explique Didier Kahn dans son introduction, l'histoire de l'alchimie relève de l'histoire des idées, et pour la définir, il faudra reconstituer son histoire dans un contexte culturel. (p. 6). L'auteur choisit alors les mots de Robert Halleux qui l'a définie avant tout par une pratique visant la perfection des métaux, la prolongation de la vie, la réussite de la théorie transmutatoire … (pp. 7-8). Au Moyen-Age et à la Renaissance, elle n'est pas une science obscure mais « une discipline clairement reconnaissable sinon toujours bien définie, distincte à la fois de l'hermétisme philosophico-religieux, de la magie et de la sorcellerie tout en entretenant avec les deux premiers des rapports le plus souvent occasionels (...) ». (p.11).
Le paracelsisme quant à lui (issu du courant d'idées du médecin suisse Theophrast von Hohenheim) repose principalement sur la philosophie de la nature, la médecine, l'alchimie, la magie ou encore l'astrologie de Paracelse. (p.12). Pour Paracelse, l'alchimie est servante de la médecine et l'homme estime méprisable la fabrication de l'or, il rejette l'alchimie transmutatoire. (p. 16). Il innove de l'alchimie médiévale avec sa doctrine des trois principes : le sel, le soufre et le mercure composants de toute chose au monde quand l'alchimie médiévale ne