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"L'art est la belle représentation d'une chose et non la représentation d'une belle chose" (KANT: Critique de la faculté de juger, I, §48)
Notez l'écart marqué par le déplacement du qualificatif "belle"; ainsi est disqualifiée toute thèse affirmant que l'art copie la nature; la phrase centre sur ce que l'art est avec pour conséquence ce qu'il n'est pas.
L'art serait donc le fruit d'une activité qui produit le beau, en donnant la beauté de la forme à des choses qui dans la nature peuvent bien être laides, selon une perspective (une manière ou un style) propre à l'artiste, à l'occasion d'éléments sensibles; c'est donc bien le thème de l'apparence donnée à un modèle qui se pose déjà: apparence ou réalité?
L'expérience du beau semble toujours se fonder sur une perception. Je trouve beau un objet ou un être que je vois ou que j'ai vu. Il m'est impossible de me prononcer sur la beauté d'une personne dont on m'a seulement parlé. Le beau se perçoit donc. Mais en quoi consiste cette beauté ? S'il s'agit de la présence en l'objet d'une certaine forme per¬ceptible, alors il faut en conclure que la beauté est exclusivement sen¬sible ou encore esthétique (du grec aesthesis, « sensation »). La seule perception de cette forme sensible suffit alors à provoquer le sentiment du beau. En revanche, si l'expérience du beau consiste en la recon¬naissance, dans le bel objet, d'un concept ou d'une idée, il faut admettre son caractère intellectuel: la beauté fait l'objet dans ce cas d'un jugement, d'une identification. La question est donc de savoir ce qui se passe en moi quand je trouve qu'une chose est belle. Suis-je seulement attiré et captivé par son apparence physique, par sa forme ? Ou bien suis-je satisfait de retrouver dans ce que je perçois un exemplaire parfait d'une chose dont j'ai l'idée ? Si la chose en question