Quentin LEPETIT
Louis-le-Grand (2007/2009)
DISSERTATION CSH HEC (29/04/09)
Sujet : Est-ce faire honneur à la Beauté que de la traiter comme un symbole ?

Note : 19/20 Les symboles nous environnent, nous encerclent et nous emprisonnent
. Leur présence ne nous étonne même plus; ils ne se conçoivent plus que sur le mode de l'évidence, souvent non questionnée. Quoi de plus banal que de se soumettre passivement à leur jeu, de penser à travers eux, par eux, au …afficher plus de contenu…

L'Art, en réalité, n'est que médiation entre l'artiste et le spectateur. L'oeuvre d'art, en particulier en ce qui concerne le symbolisme, transmet l'idée de création qui était présente chez l'artiste et ne peut se défaire de son nécessaire caractère symbolique, quand bien même l'artiste veut représenter le Néant. En revanche, la Beauté naturelle, dans la mesure où elle n'a pas de finalité, est affranchie de la condition symbolique imposée à l'Art. Elle est présentation directe d'elle-même, au-delà de tout symbole, ce qui laisse à penser qu'il est impossible d'envisager la Beauté de manière univoque, par simple souci d'unité synthétique même …afficher plus de contenu…

Le signe obéit à une codification, reconnue universellement (par exemple une lettre de l'alphabet) tandis que le symbole n'obéit à aucune détermination. Le rapport au signe est de l'ordre de l'adhésion machinale alors que le symbole s'appréhende de manière beaucoup plus libre et personnelle. Notre rapport à la Beauté est donc du même ordre que celui que nous avons avec les symboles ; il repose sur un dialogue entre nous et les choses, entre nous et le monde. Dès lors, Beauté et symbole se caractérisent par leur force communicative, qui rend présent un infini absent, infini qui se maintient tout de même lointain, se protégeant toujours du voile qui l'entoure (l'essence du dévoilement étant le voilement), voile accepté par le symbole qui doit toujours être dis-semblable au fond qu'il exprime. Mais la Beauté et le symbole (qui sont donc une seule et même chose), en tant qu'ils réclament notre entière présence, nous évitent