Alméria
Le texte que vous avez sous les yeux est un extrait de la compilation du Kitab ar-rawad al-mi’tar d’Ibn al-Mun’im al-Himyari. Il s’agit d’un auteur maghrébin. Il était jurisconsulte (fakih) et assesseur du cadi ou notaire. Un des manuscrit qu’utilise Levi-Provencal, celui de tombouctou, nous donne le lieu et la date de la compilation du Kitab ar-rawad al-mi’tar à Djudda en 1461. On doit la découverte de son travail grâce à la traduction de Lévi Provençal dans La péninsule Ibérique au Moyen Age.
Himyari s’appuie sur des témoignages d’auteurs plus anciens comme al- Bakri dans son Kitab al-Masâlik wa-l-mamâlik écrit vers 1067. Son texte reprend plusieurs passages quelque peu abrégés de la description initiale de la ville par al-Idrisi dans son Nuhzat al-mushtâk fî khtirâk al-afak écrit en 1154 et le traité géographique Kitab al-Istipsar fi ‘adja’ib al-amsar en 1191. Ses sources sont contemporaines de la description qu’il fait d’Almeria, en sachant qu’il compile ces textes plusieurs siècles plus tard.
Les Xème et le XIème siècle et plus particulièrement la période comprise entre la fondation de Madinat al-Zahra en 936 et le moment ou les principales capitales des taifas perdent leur rôle de centre de territoire car elles tombent aux mains des chrétiens ou des almoravides ; cette période de deux siècle marque pour Al-Andalous l’apogée de son histoire urbaine. C’est l’époque ou Cordoue est célébrée comme la ville la plus importante de l’occident, et nous verrons qu’Alméria va même s’en inspirer. C’est au milieu du Xème siècle plus précisément qu’apparaissent des constructions de type nouveau, celles-ci concernent les villes portuaires. Dans la première moitié du Xème siècle. En effet Cordoue reprend le contrôle de l’espace maritime en Méditerranée occidentale, et à partir du milieu du siècle, les zones côtières s’animent, les villes portuaires se développent alors avec la fin de la piraterie et aussi avec la lutte d’influence des empires