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Alcool et tabac : deux substances addictives aux effets potentiellement dangereux pour la santé, deux produits qui peuvent être consommés aujourd’hui sous la responsabilité de chacun et qui sont vendus au grand jour (même si cela n’a pas toujours été le cas). Et le cannabis alors ? Qualifié parfois de drogue douce, ce produit pourrait-il sortir de l’ombre et du non-dit pour être enfin autorisé à la consommation et à la vente, bref légalisé ? La question n’est pas nouvelle et fait régulièrement l’objet de débats tumultueux un peu partout dans le monde. Revue des principaux arguments avancés.
Dépénalisation, légalisation : de quoi parle-t-on ?
Les hommes politiques s’expriment ouvertement sur la question de la légalisation du cannabis, ou encore sur celle de sa dépénalisation, parfois sans faire de nuances entre les termes. Pourtant ces deux notions couvrent des réalités différentes [1].
«Dépénaliser» l’usage du cannabis signifie littéralement renoncer à punir pénalement la consommation de ce produit ou du moins à baisser le niveau de l'infraction pour le consommateur (de la peine d’enfermement à la simple amende par exemple) - sans pour autant tout autoriser. Comme pour l'alcool, l'ivresse n'est pas un délit, mais l'ivresse publique et l'alcool au volant restent réprimés. Ainsi, le Portugal a dépénalisé l'usage de toutes les drogues en 2001, mais la consommation dans des lieux publics reste une infraction, qui peut conduire à une arrestation et des mesures de contrôle par la police. Dépénalisé, le produit reste illégal, sa vente ou son trafic demeure un crime.
"Légaliser" signifie donner un cadre légal à un produit ou une activité qui n’en avait pas. La légalisation peut prendre différentes formes de la plus stricte à la plus libérale (dans le cas de la vente libre d’un produit comme le lait ou le café par exemple). Le type de consommation peut être limité : la Suisse ou la Californie autorisent