Amour
"Si je dois parler de moi, Il y aura forcement un moment ou je parlerai de toi."
"J'ai essayé de te plaire, mais ça n'a pas marché. Pourquoi ? Parce que je ne te connaissais pas assez bien pour savoir que tu aimais ce que je suis... et non pas ce que j'essayais d'être !"
Regarde là un peu. Regarde comme elle essaie de sourire sans toi, et admets que ce n'est pas crédible. Tu ne vois pas qu'elle regarde toujours ses pieds quand elle marche? Qu'elle a toujours l'air seule, même si elle est entourée de tous ses amis? Et sur les photos.. Est-ce que tu as vu ce qu'il y a dans ses yeux? Non, parce qu'il n'y a rien, il n'y a plus rien. Tu te souviens, avec toi, comme ils brillaient? Et ce sourire que tu aimais tant, toujours scotché sur son visage! C'est fou comme maintenant elle parait sans vie. Oh, et puis ces coups d'oeil qu'elle te lance, sans aucun retour de ta part, tu les a vu? Elle doit souffrir la pauvre, elle doit vraiment avoir mal. Dis moi, tu restes insencible à son chagrin ou tu te forces? Je me demande aussi où sont passés ses jolis vêtements colorés. Elle ne porte plus que du noir, tu sais c'est la couleur de la tristesse, c'est connu. Elle est en deuil, ça doit être ça, en deuil de toi. Oui, c'est certainement ça, sauf que c'est elle qui parait morte. Regarde ce qu'elle est devenue, tu l'as tué tu sais.. Tu m'as tuée tu sais.
Non, je ne manque nulle part, je ne laisse pas de vide. Les métros sont bondés, les restaurants comblés, les têtes bourrées à craquer de petits soucis. J'ai glissé hors du monde et il est resté plein. Comme un œuf. Il faut croire que je n'étais pas indispensable. J'aurais voulu être indispensable. A quelque chose ou à quelqu'un. A propos, je t'aimais. Je te le dis à présent, parce que ça n'a plus d'importance.
Tu sens ses regards te flatter. Tu vois tes joues rougir. Tu n'es pas immunisée contre son sourire. Tu le vois tourner autour, T'essaies de lui échapper. Mais il ne quitte plus tes pensées. Tu le sens sillonner