Analyse "au coeur des ténèbres" de joseph conrad
« Au cœur des ténèbres » a inspiré Francis Ford Coppola qui, en 1979, en a tiré une adaptation libre « Apocalypse Now ».
On y retrouve la remontée d’un fleuve inquiétant, la rencontre d’un mystérieux personnage entouré de sa cour sauvage et cruelle.
Cette quête initiatique[1] magistralement transposée au cinéma rapportera la Palme d’Or, le César, deux Oscars et trois Golden Globes.
L’effroyable système colonial mis en place par Léopold II a produit 10 millions de morts mais plus de 6,6 milliards de francs de revenus personnels au roi des Belges.
La conquête du pouvoir, la fortune et la gloire ne se gagnent que par le mensonge, la brutalité, l’abus de confiance … et la perte de soi.
Comme nous allons essayer de le montrer, par un indéniable sens de la mise en scène et du récit et surtout par une façon de sonder l’âme humaine, « Au cœur des ténèbres est plus qu’un roman d’aventures. Il est le livre du voyage intérieur, voyage au bout duquel on ne peut rencontrer que l’irréductible vérité de l’homme : sa sauvagerie.
Joseph Conrad 1857-1924
Joseph Conrad est né en Ukraine en 1857, à l’époque où celle-ci était sous domination russe (cette situation de « colonisé » a possiblement influencé son jugement futur). Les opinions de ses parents les conduiront à l’exil.
Orphelin à 11 ans, il décide de quitter la Pologne pour s’engager dans la marine à l’age de 16 ans par goût pour l’aventure. Joseph Conrad ne fera cependant pas l’éloge de la vie maritime car cette expérience se traduira par une série de désillusions. Il se nourrit de son expérience de marin pour écrire ses récits. A l’age de 33 ans en 1890. Il réalise son rêve d’enfant, il est capitaine sur un vapeur et se dirige enfin vers le Congo, l’AFRIQUE. Cette remontée vers le cœur de l’Afrique, qui dure six mois, est vécue pourtant comme une expérience des limites, comme un cauchemar.
Conrad découvre sa fascination pour la magie