Analyse de la chanson "art poétik" de loco locass, par élodie lauzière
Par : Élodie Lauzière
Université de Sherbrooke
Département des lettres autome 2010
Historiquement parlant, « les poètes-chanteurs québécois ont joué un rôle fondamental dans l’émancipation de leur communauté » (Marteau 2009). Je pense entre autres aux Leclerc, Desjardins, Vigneault et Léveillée de ce monde. Encore aujourd’hui, plusieurs groupes persistent sur cette voie. Le groupe Loco Locass nous a démontré qu’il est possible d’être à la fois engagé et populaire, et ce, dès l’apparition de leur premier album Manifestif. Ce disque, édité en premier lieu en 1999 par la compagnie de production « maison » du groupe (Les Productions Diphtongue), a d’ailleurs fait récolter plusieurs mérites au groupe. Son corpus comprend plusieurs chansons engagées sur le plan politique, mais aussi sur le plan poétique, ce qui rend celles-ci souvent très complexes. La quinzième chanson de l’album, « Art poétik », écrite par Sébastien Ricard (alias Batlam) est sans aucun doute une pièce intelligente et intense, qui suit étrangement les règles d’un art poétique. C’est pourquoi, par le biais de ce texte, je tenterai de prouver la complexité de cette œuvre.
Tout d’abord, il ne va pas sans dire que la compréhension du texte « Art poétik » peut être ardue à la première – deuxième, cinquième, dixième – lecture. Cependant, il est possible de repérer rapidement la forme à la fois lyrique et libre du texte. En effet, la structure du texte se rapproche de celle d’un poème, c’est-à-dire que le texte est composé de strophes et de vers. Néanmoins, ces vers peuvent être considérés comme des vers irréguliers car ils ne sont pas de même longueur, et la rime, malgré qu’elle soit présente, ne se retrouve pas à la fin de chacun d’entre eux. La forme libre du texte, quant à elle, se manifeste très bien, dans la mesure où une réflexion philosophique est faite sur un sujet donné de la part du canteur tout au long de la chanson. De plus, « Art poétik »