Analyse de la loreley d'apollinaire
La Loreley, Guillaume Apollinaire,
Bacharach est une ville proche d’une falaise sur la rive droite du Rhin connue depuis l’Antiquité. Elle est le sujet d’histoires fantastiques du Moyen Age. Apollinaire reprend la légende de cette femme-sorcière qui séduisait les marins qui en oubliant de naviguer dans les violents courants du Rhin allaient se briser sur les rochers, la Loreley. Ce poème est composé de 19 distiques qui abordent le thème de la puissance maléfique de l’amour qui conduit à la mort. Comment Apollinaire réutilise-t-il cette légende ? Comment par des jeux d’échos donne-t-il à ce thème une nouvelle profondeur ?
Ce poème serait un conte puisque le poème commence par une indication de lieu « À Bacharach », et débute comme un conte : « il y avait » qui renvoie à un temps passé. Sa musicalité pourrait faire penser à un chant populaire.
A la chanson populaire, Apollinaire emprunte les reprises plaintives comme « Mon cœur me fait si mal », répété trois fois. « Mon beau château », « il y avait une sorcière blonde » rappellent des refrains de chansons. Les rimes pour l'oreille plutôt que pour l'œil montrent peut-être la destination orale du poème. Les distiques, à rimes plates ou simples assonances font aussi penser à la chanson populaire ainsi que la simplicité du lexique et l'emploi de la forme dialoguée. De plus les nombreuses assonances et allitérations de ce poème lui confèrent une grande musicalité (vers 10, 11, 30, 31, 32)
Mais Apollinaire, reprenant un thème et des formes traditionnels, inscrit aussi ce texte dans la modernité en supprimant toute ponctuation.
Au vers 2, l’expression « d’amour » est au centre du vers impair, ce qui permet d’insister sur le thème de la mort d’amour. Ainsi le vers 20 « Mon cœur me fit Si mal du jour où il s'en alla » est composé de 13 syllabes et son rythme heurté évoque la souffrance et le sanglot. Le vers 26, allongé jusqu'à 17 syllabes traduit le grandissement surnaturel du personnage