Analyse de la vie est belle
Analyse
Benigni définit lui-même son film comme une fable : Guido rencontre et séduit sa future femme, Dora. Des années plus tard, il en a un petit garçon et, en tant que juifs, ils sont déportés vers un camp de concentration allemand. Là, il fait croire à son fils que les occupations du camp allemand sont en réalité un jeu, dont le but serait de gagner un tank.
Le film est construit en deux parties : une cinglante satire du fascisme italien d'abord, puis une formidable fable sur la Solution finale. Une oeuvre improbable qui aurait pu, à tout moment, tourner à la farce grossière. Au contraire, La vità è bella se situe à mi-chemin entre l'onirisme de Frank Capra et le tragi-comique de Charlie Chaplin. On rit dans la première partie, on pleure dans la seconde.
Comme le Dictateur (1938) de Chaplin, en réalité fort éloigné d'Adolf Hitler et de son IIIe Reich, le film de Roberto Benigni est loin d'avoir fait l'unanimité : Le Monde a même parlé à son sujet de "première comédie négationniste dans l'histoire du cinéma". Jusqu'ici, toutes les comédies réalisées sur la Seconde Guerre mondiale avaient soigneusement évité de choisir pour cadre les camps de la mort. Bien sûr, celle-ci ne prétend nullement à la reconstitution historique du mécanisme de la Solution finale.
Bien sûr, Guido, son héros, ne semble pas avoir conscience du monde qui l'entoure ; malgré le fascisme, malgré les loi anti-juives, il poursuit son histoire d'amour avec, pour seule arme, l'humour et la dérision. Mais à aucun moment le metteur en scène ne nie l'existence de l'extermination. Il en montre les pires aspects : les trains, les "douches", les corps