Analyse de zadig, voltaire
Genèse
Il est naturel que Voltaire ait songé à écrire un conte oriental. Il était déjà l'auteur de ‘’Zaïre’’, de ‘’Zulime’’ et de ‘’Mahomet’’, et il mettait la dernière main à ‘’Sémiramis’’ lorsqu'il écrivit ‘’Zadig’’. Sa documentation en vue de l'’’Essai sur les mœurs’’ enrichit singulièrement ses connaissances sur les peuples orientaux. Il a lu le ‘’Spectator’’ d'Addison, qui contient quantité d'anecdotes curieuses. L'’’Histoire de la sultane de Perse et des vizirs’’, de Chec-Zadé (traduite en 1707) lui fournit le nom de son héros. Dans les ‘’Relations’’ de Chardin, Bernier, Tavernier, dans la ‘’Description de la Chine’’ du P. du Halde, dans l' ‘’Histoire de la religion des vieux Persans’’ de Thomas Hyde (1700), etc., il trouva les détails de mœurs, et la couleur qui lui étaient nécessaires.
Il écrivit une première version intitulée ‘’Memnon’’ (complètement différente du conte qui ensuite porta ce titre) qui parut à Amsterdam en juillet 1747, mais dont nous ne savons rien. Cette édition hollandaise semble même avoir été complètement ignorée en France.
En octobre 1747, après l'incident au jeu de la reine (Mme du Châtelet perdait une somme considérable. Voltaire lui dit en anglais : «Ne voyez-vous pas que vous jouez avec des fripons?» La phrase fut comprise par les assistants), Voltaire et Mme du Châtelet s'enfuirent à Sceaux, chez la duchesse du Maine. C'est alors qu’il reprit son roman. Chaque soir, il en lisait un chapitre à la duchesse. Il en divertissait également les spectateurs des représentations théâtrales qu'il organisait, à Sceaux d'abord, quand il ne fut plus obligé de se cacher, puis à Lunéville, durant le séjour qu'il fit à la cour du roi Stanislas de février à mai 1748.
Intérêt de l’action
Dans ce conte, Voltaire s'accorda toutes les libertés, n'obéit à aucune règle connue, puisa à toutes les sources sans s'attacher à aucune, mêla avec une aisance suprême l'actualité à la fable, l'histoire authentique au romanesque le plus