Analyse du discours
Cependant, lorsqu’on parle de « discours » religieux, laïc, politique, on se rend compte que le terme « discours » est souvent associé à une forme de langage dirigée dans un but précis, supposant ainsi une stratégie particulière. Lorsqu’on parle par exemple de « discours de droite », on pense bien évidemment à un certain nombre de thèmes ou d’idées, mais aussi à une rhétorique qui lui est liée, un système qui permet de les produire.
Autrement dit, le terme « discours » devra être ici compris non seulement comme un « type d’énoncés » mais également comme une énonciation particulière : ce n’est pas le même discours qui est mis en œuvre dans une lettre, un roman, ou un article de journal.
On rejoint ici la traditionnelle distinction entre les différents « genres », mais la notion de « discours » et celle de « genre » ne se superposent pas pour autant, car ce n’est pas non plus le même type de discours que l’on retrouvera chez un narrateur du XVIII° ou du XX° siècle, chez un ouvrier, un noble ou un bourgeois, etc.
Ce sens "élargi" du terme « discours » est, on le voit, particulièrement riche, parce qu’il permet d’intégrer une approche historique, voire sociologique, tout en gardant à l’esprit que le texte est avant tout un acte de communication complexe, ayant une visée précise qui peut cependant échapper à son auteur. Dans un même texte, en effet, plusieurs types de discours peuvent se superposer, s’entremêler, et l’on rejoint ici la notion de polyphonie textuelle : plusieurs « voix » se font entendre dans un texte, et ce dernier tire bien souvent sa littérarité (son caractère littéraire), de leur concurrence, de leur contradiction. Bref : de leur jeu entre elles, jeu au sens ludique (de là vient en partie l’ironie d’un texte) ou au sens mécanique