Analyse du délire
Jacques Lacan - Le séminaire livre IV
« Tel Dante prenant la main de Virgile pour s'avancer dans les cercles de l'Enfer, Lacan prenait celle de James Joyce, l'illisible Irlandais, et, à la suite de ce fluet Commandeur des Incroyants, entrait d'un pas lourd et trébuchant dans la zone incandescente où brûlent et se tordent femmes-symptômes et hommes-ravages. Une troupe équivoque l'assistait cahin-caha : son gendre ; un écrivain ébouriffé, alors jeune et tout aussi illisible ; deux mathématiciens dialoguant ; et un professeur lyonnais attestant le sérieux de toute l'affaire. Quelque Pasiphaé discrète s'employait derrière le rideau. Riez, braves gens ! Je vous en prie. Moquez-vous ! Notre illusion comique est là pour ça. Ainsi ne saurez-vous rien de ce qui se déroule sous vos yeux écarquillés : la mise en question la plus méditée, la plus lucide, la plus intrépide, de l'art sans pareil que Freud inventa, et que l'on connaît sous le pseudonyme de psychanalyse ». (Jacques-Alain Miller)
Jacques Lacan - Le séminaire livre XXIII
« ...De la signification personnelle à la tentative de guérison : le délire en tant que construction de l’un-sensé ».
« ... les délires d’interprétations sont à ranger parmi le groupe des « folies raisonnantes » : le sujet conserve en effet une vivacité d’esprit et une capacité à défendre ses convictions en dehors de « délire partiel ». C’est pourquoi, les « interprétateurs » ne sont pas des aliénés (alienus : étranger) car ils conservent des relations avec leur milieu, ont un aspect normal, s’exprimant de plus de façon raisonnable et ayant des associations d’idées normales et des souvenirs fidèles selon les auteurs. Ainsi, les « interpréteurs »