Analyse zazie
En quoi chaque aspect de cette scène (mise en scène de Paris, poursuite, identité et relation entre les personnages) dérive-t-il progressivement vers une sorte de folie ou de dérèglement ?
I. Un étrange point de vue sur Paris
1. Paris-visite
-Tournée en extérieurs, la séquence nous montre des lieux réels : quais de Seine, place de la Concorde, ponts, embouteillages.
-Nous y entendons le discours d’un guide (« la première construction date de 1702, la dernière de 1720 » 55’30)
-Nous y voyons des touristes pressés, véhiculés en car, et qui ne se déplacent qu’en groupe. 2. Mais chacun de ces éléments est l’objet d’une déformation par l’absurde
-Les touristes sont des caricatures (chacun porte le costume traditionnel de son pays ou de sa région, comme pour une fête déguisée: la Bigoudenne en coiffe, l’Espagnol en bel hidalgo, l’Hindou au turban, l’Anglais en nœud papillon ou en uniforme de collège, les quatre Suédoises forcément blondes, etc.)
-Le car est une sorte d’OVNI (> 6) qui se transforme à la fois en avion (avec son
« commandant de bord » Fédor Balanovich) et en Tour de Babel (le commentaire du guide est traduit en toutes les langues).
-L’identification des monuments est totalement fantaisiste (l’église Saint Vincent de
Paul qui date du XIXe siècle est présentée comme « un joyau de l’art gothique »)
-Les jugements esthétiques sur les monuments sont grotesques : l’immeuble de la
Sécurité sociale est présenté comme « le point culminant de notre civilisation ».
-Le trajet effectué dans Paris est absurde et n’obéit à aucune logique : on passe d’un quartier à l’autre (place de la Concorde, quais de Seine, place Vendôme, Bois de Boulogne, église Saint-Vincent de Paul). Le caractère incohérent et fou des déplacements (ou de la manière de les filmer) est d’ailleurs signalé dès la promenade de Gabriel, Mouaque et Zazie sur les quais : ils passent trois fois au même endroit et bousculent à trois reprises le