Analyse d'un phénomène de société
Je travaille dans un IMP pour personnes handicapées mentales profondes et sévères (Q.I. inférieur à 50). Nous avons 310 résidants.
Mon travail d’éducatrice s’effectue à l’infirmerie et je fais partie de 2 équipes composées chacune de 4 équivalents temps plein. Il n’y a pas d’infirmiers.
Nous prodiguons certains soins (prise de tension, aérosol, masque à oxygène,…), pour tout problèmes plus graves, nous contactons les infirmiers de la salle de soin, et bénéficions de la visite quotidienne d’un médecin généraliste rappelable à tout moment.
Situation
Nous avons un résident E. qui a un méga-colon doublé d’une paralysie des intestins.
Après une séjour à l’hôpital, nous avons reçu un protocole qui nous disait qu’il était nécessaire de donner à E. une médication appropriée (3 movicols/jour, 3 cubes d’ortisan/jour, 3 cuillères à soupe de lansoyl /jour) + un grand lavement tous les 3 jours.
Dès son retour à l’IMP, la salle de soin a décrété (pour son organisation personnelle) qu’il aurait un grand lavement tous les lundi et vendredi.
Avec ce traitement, E. allait parfois à selles seul, mais en petites quantités et plusieurs fois par jour. Une partie du personnel de l’infirmerie considérait que ces selles étaient suffisantes et supprimait le lavement prévu. Sans que la salle de soin ne conteste ce fait.
C. et moi avons décidé d’en parler au docteur J. (qui est aussi notre chef et mon cousin), car E. avait le ventre très ballonné et dur. De plus, il criait en ayant le visage crispé et avait des piques de température fréquentes.
Je me suis adressée avec beaucoup de conviction au docteur, car il était très important pour moi qu’il se rende compte de la souffrance de E. Le docteur J. demanda à C. si elle confirmait mes constatations et si elle avait d’autres éléments à ajouter.
Le docteur J. jugea, étant donné les antécédents de E., qu’il était primordial de faire, comme prévu dans le protocole, des lavements tous les 3 jours, même s’il