Analyse L albatros
I – Les albatros tournés en dérision par les hommes
A – Des oiseaux en symbiose avec le milieu marin
« L’albatros » se présente de prime abord comme l’évocation d’une scène de vie en mer. On observe ainsi la présence du champ lexical maritime : « hommes d’équipage » (v.1), « albatros » (v.2), « oiseaux des mers » (v.22), « le navire » (v.4), « les planches » (v.5), « avirons » (v.8), « tempête » (v.14).
L’évocation de cette scène en mer s’impose également par les rimes en « mers » aux vers 2 et 4 (mers/amers) qui soulignent phonétiquement le contexte maritime. C’est dans ce cadre maritime qu’évoluent les albatros décrits par Baudelaire. Ces derniers sont désignés par des périphrases qui soulignent leur grandeur et leur majesté : « vastes oiseaux des mers » (v.2), « compagnons de voyage » (v.3), « rois de l’azur » (v.6), « prince des nuées » (v.13).
On observe que ces périphrases soulignent la symbiose entre l’albatros et son milieu : « azur », « vaste » – ces adjectifs qui qualifient les albatros pourraient tout aussi bien s’appliquer aux paysages marins dans lesquels ils évoluent. Ces caractéristiques communes entre les oiseaux et leur milieu traduisent leur symbiose parfaite. Par ailleurs, les sonorités fluides et sifflantes dans le poème suggèrent l’harmonie du vol. On relève ainsi des allitérations en « l » (A peine les ont-ils déposés sur les planches/ que ces rois de l’azur, maladroits et honteux, laissent piteusement leurs grandes ailes blanches ») et en « s » (prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,/ qui suivent indolents compagnons de voyage, / le navire glissant sur les gouffres amers »).
L’indolence des albatros est quant à elle suggérée par les assonances en « en » dont la douceur évoque la tranquillité du vol et la nonchalance (Souvent, pour s’amuser, etc)
(Pour la poésie, apprenez comment analyser une allitération (c’est plus facile que vous ne le croyez) et entraînez-vous avec ces 3 exemples d’allitérations)
B –